Le mystère de la mort du chef de l’ONU toujours obscur après 60 ans

[ad_1]

Publié le:

Paris (AFP)

Le mystère de la mort du très courageux secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjold, il y a 60 ans, n’a fait que s’épaissir depuis que son avion s’est écrasé dans la brousse africaine, tuant tous les passagers.

Le Suédois, qui a reçu le prix Nobel de la paix à titre posthume, a-t-il été assassiné par des rebelles et des mercenaires travaillant de mèche avec les agences de renseignement et les sociétés minières occidentales, ou était-ce une erreur de pilote à blâmer ?

Une longue enquête menée par le journal britannique The Observer a révélé que Londres et Washington avaient beaucoup à répondre.

Et un documentaire primé de 2019 « Cold Case Hammarskjold » a pointé du doigt un pilote mercenaire belge ayant des liens avec les services de renseignement britanniques.

– Tensions au Congo –

La tragédie s’est produite dans la nuit du 17 au 18 septembre 1961 alors que l’avion DC-6 Albertina de l’ONU emmenait Hammarskjold et son équipe à Ndola dans ce qui était alors la colonie britannique de Rhodésie du Nord (aujourd’hui la Zambie).

Il s’y rendait pour négocier un cessez-le-feu avec Moise Tshombe, chef de l’État sécessionniste du Katanga qui cherchait à rompre avec l’ancien Congo belge après l’indépendance en juin.

Dag Hammarskjöld arrive à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa) le 13 septembre 1961
Dag Hammarskjöld arrive à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) le 13 septembre 1961 AFP/Fichier

La guerre froide était à son apogée et le fringant et dynamique Hammarskjold, le plus jeune à avoir dirigé l’ONU, était déterminé à défendre l’indépendance de l’organisme international vis-à-vis de Washington et de Moscou ainsi que des anciennes puissances coloniales.

Le voyage était surveillé de près par les grandes puissances qui avaient toutes un œil sur les vastes richesses minérales du Katanga en cuivre, cobalt et uranium.

Des consortiums miniers craignant l’indépendance du Congo finançaient le gouvernement de Tshombe qui était également soutenu par des colons belges et des mercenaires européens.

– Erreur humaine? –

L’avion de Hammarskjold n’est jamais arrivé à destination. A l’aube, les appels vers les aéroports voisins reviennent tous avec la même réponse : aucun contact radio n’a été établi avec l’avion disparu.

Après plusieurs heures de recherche, les débris de l’Albertina ainsi que 16 corps, dont Hammarskjold et un seul survivant, ont été retrouvés dans une forêt à environ 12 km (7,5 miles) de l’aéroport de Ndola.

Débris de l'accident d'avion du 18 septembre 1961 dans lequel Dag Hammarskjöld est décédé près de Ndola en Rhodésie du Nord (aujourd'hui la Zambie)
Débris de l’accident d’avion du 18 septembre 1961 dans lequel Dag Hammarskjöld est décédé près de Ndola en Rhodésie du Nord (aujourd’hui la Zambie) – AFP/Fichier

Le sergent Harold Julian, un Américain servant en tant qu’officier de sécurité de l’ONU, était dans un état critique et il est décédé quelques jours plus tard, mais il a déclaré qu’il y avait eu une forte explosion à bord, suivie de petites explosions.

Les rumeurs de sabotage ont été rapidement démenties et les premières investigations ont mis en évidence une erreur du pilote comme cause.

– Complot pour tuer ? –

L’affaire a été relancée dans les années 1990.

Deux anciens représentants de l’ONU au Katanga se sont déclarés en 1992 « convaincus » que le crash avait été causé par des coups de feu tirés par deux avions affrétés par des « industriels européens » qui « contrôlaient le Katanga ».

Un nouveau développement est survenu en 1998 lorsque la Commission vérité et réconciliation (TRC) a été mise en place en Afrique du Sud pour juger les abus commis sous le régime de l’apartheid.

Il a trouvé des documents impliquant Pretoria, Londres et Washington dans un complot visant à tuer Hammarskjold sous le nom de code « Comment va Celeste ? ».

Mais les documents originaux déterrés par la commission ont depuis disparu et le ministère britannique des Affaires étrangères a nié les accusations.

– Qu’y a-t-il dans les fichiers ? –

En 2015, après un rapport réalisé par des experts indépendants, l’ONU a accepté la théorie selon laquelle l’avion a été abattu et a déclaré que l’enquête devait se poursuivre.

Le chef de l’ONU de l’époque, Ban Ki-moon, a exhorté les États membres à divulguer toute information qu’ils auraient pu avoir.

Il s’agissait d’une allusion aux enregistrements du poste de pilotage et aux messages radio que l’agence de renseignement américaine NSA aurait eue en 1961.

Mais en 2019, Moon a déclaré qu’aucune autre information n’avait été reçue.

Les traînées de talon par les États-Unis et le Royaume-Uni ont également été au cœur de l’enquête menée depuis plusieurs années par The Observer.

En 2019, le journal a cité un rapport de Mohamed Chande Othman, un ancien juge en chef de Tanzanie nommé par l’ONU pour examiner l’affaire.

La Grande-Bretagne et les États-Unis, a suggéré Othman, traînaient les talons bien qu’ils détiennent probablement « des informations importantes non divulguées ».

Le journal a déclaré que le pilote belge soupçonné d’avoir abattu l’avion n’était pas au courant que Hammarskjold était à bord. Il a ensuite avoué son rôle à un ami, qui a enregistré la conservation.

Le journaliste français Maurin Picard a quant à lui conclu dans son livre de 2019 que les mercenaires étrangers pro-katangais étaient responsables.

L’ONU a étendu son enquête et les espoirs de nouvelles pistes reposent désormais sur la déclassification des archives liées à l’affaire.

Alors que la famille d’Hammarskjold organisait une cérémonie en Suède pour marquer l’anniversaire, son fils Peder a appelé les gouvernements à enfin dire la vérité.

« Certains pays visés par l’enquête de l’ONU ne se sont pas manifestés, comme la Belgique et les États-Unis.

« Nous souhaiterions plus d’ouverture, cela fait longtemps depuis sa mort. »

[ad_2]

Source link

Laisser un commentaire