Une introduction générale au droit du travail pour les hôteliers en France
Un extrait de The International Hotel Law Review, 1ère édition
Droit du travail
i Modèles d’emploi
En vertu du droit du travail français, les emplois dans le secteur de l’hôtellerie sont principalement classés entre plusieurs catégories professionnelles dont les employés, les agents de maîtrise et les cadres, et pour chacune d’entre elles, plusieurs types de contrats de travail sont possibles.
La forme d’emploi la plus couramment utilisée est le contrat de travail à durée indéterminée.
D’autres contrats de travail « précaires » sont souvent utilisés par les entreprises de ce secteur, pour couvrir le besoin de main-d’œuvre temporaire (y compris les contrats à durée déterminée « généraux » ou coutumiers, les contrats saisonniers, ainsi que les travailleurs temporaires) pour lesquels les conditions de recours , la durée maximale et les motifs de résiliation sont strictement définis par la loi. La plupart du temps, le contrat à durée déterminée est utilisé pour remplacer un salarié absent ou en période de pointe touristique. En règle générale, la durée maximale est de 18 mois (certaines exceptions s’appliquent).
Pour un salarié travaillant à temps plein, selon l’ACB nationale de branche, la durée hebdomadaire de travail est de 39 heures. Les salariés à temps partiel (fréquents dans l’industrie) sont ceux qui travaillent en deçà de ce temps de travail hebdomadaire. A l’inverse, pour les salariés exerçant une activité indépendante, tels que les cadres supérieurs, un régime de forfait annuel en jours peut être appliqué afin que leur temps de travail soit comptabilisé en jours et non en heures (horaires flexibles sans heures supplémentaires).
ii Rémunération et avantages sociaux
Le salaire minimum basé sur l’ABC est supérieur au minimum prévu par la loi française (c’est-à-dire que le salaire horaire minimum en 2021 est de 10,25 € brut dans l’hôtellerie).
Certains avantages supplémentaires peuvent être accordés si une convention collective le prévoit ou si l’employeur le décide unilatéralement (ex : prime spécifique, frais professionnels). Aussi, il est à noter que certaines heures de travail spécifiques (heures supplémentaires, travail de nuit et travail le dimanche – qui sont assez fréquents) nécessitent que des compensations monétaires ou de temps de repos supplémentaires soient accordées au salarié.
iii Cessation d’emploi
Le contrat de travail à durée indéterminée peut être résilié par l’employeur (avec motif), ou le salarié, ou d’un commun accord. Cependant, les cas de rupture légale d’un contrat à durée déterminée sont plus limités.
S’agissant notamment du licenciement, seuls les salariés ayant huit mois d’ancienneté ininterrompue peuvent bénéficier d’une indemnité de licenciement (sauf en cas de faute grave ou lourde). La loi fixe un minimum et un plafond pour les dommages-intérêts accordés en réparation de licenciement abusif.
iv Conflits du travail
En France, la résolution des litiges en droit du travail dépend de l’objet du litige. On distingue deux grandes catégories de litiges :
- l’exécution ou la rupture du contrat de travail sont réglées par le Tribunal du travail. La procédure comprend (la plupart du temps) une première étape de conciliation, avant que l’affaire ne soit plaidée et jugée ; et
- les droits syndicaux, ainsi que les questions de sécurité sociale sont réglés par le tribunal judiciaire.
Il faut garder à l’esprit que les procédures et délais en France sont longs et complexes. Il faut souvent attendre plusieurs mois voire plusieurs années pour obtenir une première décision. Pour cette raison, la négociation d’ententes de règlement après la résiliation est assez courante.