Six poètes illuminant l’âme grecque moderne


Constantin Cavafy (Alexandrie, 1863 – 1933)

WH Auden, comme l’a noté Edmund Keeley, a fait remarquer la qualité distinctive de la voix de Cavafy, indubitable dans n’importe quelle langue. Cavafy menait une vie tranquille ; ses ambitions se sont épanouies dans la culture d’un monde intérieur riche d’intellect et de sensualité palpable, ressentie dans les œuvres intimes pour lesquelles nombre de ses fans les plus ardents l’adorent. Ses poèmes émotionnellement vulnérables, tels que « Vient se reposer », « Une demi-heure, » et « Il jure » évoquent des moments poignants d’une pertinence universelle si faciles à identifier, en particulier dans l’état réflexif qu’ils inspirent.

Cavafy appartenait à la diaspora grecque bien établie à Alexandrie; une relation sophistiquée à son identité grecque transparaît dans sa familiarité avec l’histoire, si profonde qu’elle prend parfois une tournure ironique et ironique. Dans To Have Taken the Trouble, ce n’est pas un Agamemnon ou un Alexandre que nous rencontrons, mais plutôt des Zabinas, des Hyrkanos et des Grypas. Ces rivaux pour le pouvoir à Antioche sont vus à travers les yeux cyniques d’un fonctionnaire qui n’hésite pas du tout à utiliser les informations privilégiées dont il dispose sur Kakergetis (le « Malfaiteur ») d’Alexandrie, où il était précédemment en poste, afin de sécuriser une position confortable.

Cavafy se moque également habilement des Spartiates dans son poème En l’an 200 avant JC, en raison de leur refus de participer à toute campagne qu’ils n’ont pas menée. C’est pourquoi Alexandre, dans une inscription accompagnant le butin de la victoire de la bataille de Granique envoyé à Athènes, tenait tant à les exclure : « Alexandre fils de Philippe et tous les Grecs sauf les Lacédémoniens des Barbares qui habitent Asie.’

Pour la force et les vertus de l’hellénisme lui-même, et – peut-être surtout en tant que Grec de la diaspora – surtout pour son unité, il n’a que respect, comme il l’exprime dans son ouvrage « En l’an 200 av.

« Nous les Alexandrins, les Antiochiens,

les Selefkiens, et les innombrables

d’autres Grecs d’Égypte et de Syrie,

et ceux de Médie, et de Perse, et tout le reste :

avec notre suprématie lointaine,

notre politique souple d’intégration judicieuse,

et notre langue grecque commune

que nous portâmes jusqu’en Bactriane, jusqu’aux Indiens.

Parlez des Lacédémoniens après ça !



Laisser un commentaire