Singapour va pendre un handicapé mental la semaine prochaine


Des militants tiennent des affiches protestant contre l'exécution de Nagaenthran Dharmalingam, condamné à mort pour trafic d'héroïne à Singapour, devant le haut-commissariat de Singapour à Kuala Lumpur le 9 mars 2022. (Photo d'archives AFP)

Des militants tiennent des affiches protestant contre l’exécution de Nagaenthran Dharmalingam, condamné à mort pour trafic d’héroïne à Singapour, devant le haut-commissariat de Singapour à Kuala Lumpur le 9 mars 2022. (Photo d’archives AFP)

Un Malais handicapé mental sera pendu à Singapour la semaine prochaine après avoir perdu un dernier recours en appel, a déclaré mercredi sa sœur, malgré un tollé international à propos de son cas.

Nagaenthran K. Dharmalingam a été arrêté en 2009 pour trafic d’une petite quantité d’héroïne dans la cité-État, qui a certaines des lois sur les drogues les plus strictes au monde, et a été condamné à mort l’année suivante.

Mais le projet de le pendre a suscité de nombreuses critiques en raison des inquiétudes suscitées par sa déficience intellectuelle, l’Union européenne et le milliardaire britannique Richard Branson étant parmi ceux qui le condamnaient.

Après une bataille juridique de plusieurs années, l’homme de 34 ans a perdu son dernier appel le mois dernier, lorsque les juges ont rejeté les arguments selon lesquels l’exécution d’un homme handicapé mental contrevenait au droit international.

Sa famille a maintenant été informée qu’il sera exécuté mercredi la semaine prochaine, a déclaré sa sœur Sarmila Dharmalingam à l’AFP.

Des membres de sa famille, dont sa mère et ses trois frères et sœurs, se rendront dans la cité-État pour le voir au préalable, a-t-elle déclaré.

M. Ravi, un avocat des droits de l’homme basé à Singapour qui a participé à l’affaire, a déclaré que la nouvelle de l’exécution imminente de Nagaenthran était « déchirante ».

« L’État de Singapour ne pourra jamais se remettre de la honte à laquelle il va être confronté au niveau international en pendant une personne handicapée intellectuelle », a-t-il déclaré dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Le mois dernier, la cité-État a procédé à sa première exécution depuis 2019 lorsqu’elle a pendu un trafiquant de drogue, et les craintes grandissent que plusieurs autres personnes soient mises à mort dans les mois à venir.

En plus de Nagaenthran, trois autres hommes reconnus coupables d’infractions liées à la drogue ont vu leurs derniers appels rejetés.

Nagaenthran a été arrêté à l’âge de 21 ans après qu’un paquet d’héroïne pesant environ 43 grammes (une once et demie) – l’équivalent d’environ trois cuillères à soupe – a été retrouvé attaché à sa cuisse alors qu’il cherchait à entrer à Singapour.

Les partisans disent qu’il a un QI de 69 – un niveau reconnu comme un handicap – et qu’il a été contraint de commettre le crime.

Singapour maintient la peine de mort pour plusieurs infractions, dont le trafic de drogue et le meurtre, et insiste sur le fait qu’elle a contribué à faire de la cité-État l’un des endroits les plus sûrs d’Asie.

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