Rohingyas : 60 Rohingyas retrouvés abandonnés sur une île thaïlandaise selon la police


BANGKOK (Reuters) – Cinquante-neuf Rohingyas ont été découverts sur une île thaïlandaise, affirmant avoir été abandonnés par des trafiquants en route vers la Malaisie, a déclaré dimanche un officier supérieur de la police.
Le groupe, dont cinq enfants, a été retrouvé samedi sur l’île de Koh Dong, dans la province méridionale de Satun, a déclaré le général de corps d’armée Surachet Hakpan.
Chaque année, des milliers de membres de la minorité Rohingya, majoritairement musulmane, fortement persécutés au Myanmar à majorité bouddhiste, risquent leur vie dans des voyages coûteux de plusieurs mois pour atteindre la Malaisie par les mers thaïlandaises.
La police a déclaré qu’ils avaient été accusés d’entrée illégale et qu’ils pourraient être expulsés vers le Myanmar à la suite d’une affaire judiciaire.
« Nous fournissons une assistance humanitaire et allons enquêter pour savoir s’ils sont victimes de la traite des êtres humains ou s’ils sont entrés illégalement », a déclaré Surachet.
Le groupe semblait « affamé et n’avait probablement pas eu de nourriture pendant trois à cinq jours », selon un communiqué de la police.
Les membres du groupe ont déclaré aux officiers que leur bateau faisait partie de trois navires transportant 178 personnes qui avaient quitté le Myanmar et le Bangladesh, après avoir payé un agent environ 5 000 ringgits (1 300 $) pour le voyage.
Les deux premiers bateaux transportant 119 personnes ont été arrêtés et arrêtés par les autorités malaisiennes, selon le communiqué de la police thaïlandaise.
L’équipage du bateau a alors décidé d’abandonner ceux qui se trouvaient à bord sur l’île de Koh Dong – en leur disant qu’ils avaient atteint la Malaisie, a déclaré le groupe aux officiers.
L’incident survient après que les corps de 14 Rohingyas, dont des enfants, ont été découverts échoués sur une plage le mois dernier après avoir tenté de fuir le Myanmar.
Des centaines de milliers de Rohingyas ont fui une répression militaire dans le pays en 2017, apportant avec eux des histoires poignantes de meurtre, de viol et d’incendie criminel.
Ceux qui sont encore au Myanmar sont largement considérés comme des intrus du Bangladesh et se voient largement refuser la citoyenneté, de nombreux droits et l’accès aux soins de santé et à l’éducation.
La Malaisie à majorité musulmane est une destination clé pour les Rohingyas fuyant les persécutions au Myanmar ou les camps de réfugiés au Bangladesh.
En 2019, un capitaine de bateau thaïlandais a été accusé d’avoir fait passer en contrebande 65 Rohingyas depuis le Myanmar après que leur navire a fait naufrage sur une île au large de la province de Satun.
La même zone était la plaque tournante d’un itinéraire de trafic de plusieurs millions de dollars, qui s’est effondré en 2015 après la découverte de charniers de migrants rohingyas et bangladais le long de la frontière avec la Malaisie.



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