L’ex-procureur en chef placé en garde à vue dans l’affaire des étudiants disparus au Mexique
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Mexico (AFP) – Le Mexique a placé samedi en garde à vue un ancien procureur général dans le cadre d’une enquête controversée qu’il a menée sur la disparition de 43 étudiants en 2014, l’une des pires tragédies des droits de l’homme du pays.
La « détention préventive » de Jesus Murillo Karam a été imposée « pour garantir sa comparution » lors d’une audience mercredi, selon une source judiciaire, où il sera déterminé s’il sera jugé pour des charges liées à l’affaire.
Murillo Karam, qui a été arrêté vendredi, est la personnalité la plus importante détenue à ce jour dans le cadre de cette affaire, qui a choqué la nation et suscité une condamnation internationale.
Des mandats d’arrêt ont également été émis contre des dizaines d’autres suspects, dont des militaires, des policiers et des membres de cartels, ont annoncé les procureurs.
Ils sont accusés d’implication dans le crime organisé, de disparition forcée, de torture, d’homicide et d’entrave à la justice, ont-ils déclaré.
Les étudiants enseignants avaient réquisitionné des bus dans l’État méridional de Guerrero pour se rendre à une manifestation à Mexico avant de disparaître.
Les enquêteurs disent qu’ils ont été arrêtés par des policiers corrompus et remis au cartel de la drogue de Guerreros Unidos qui les a pris pour des membres d’un gang rival, mais ce qui leur est arrivé a été vivement contesté.
Selon le rapport officiel présenté en 2015, des membres du cartel ont tué les étudiants et incinéré leurs restes dans une décharge.
Ces conclusions ont été rejetées par des experts indépendants et le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que par les familles des victimes.
Murillo Karam est considéré comme l’architecte de la version dite « vérité historique » des événements présentée en 2015 par le gouvernement de l’ancien président Enrique Pena Nieto et largement rejetée, y compris par des proches.
L’ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), autrefois dominant, a été arrêté pour les crimes de disparition forcée, de torture et de perversion de la justice, a indiqué le bureau du procureur général.
© 2022 AFP