Les procureurs font appel après l’emprisonnement du héros de l’hôtel Rwanda

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Kigali (AFP)

Le parquet national a fait appel des jugements rendus contre Rusesabagina, un ardent critique du président Paul Kagame, et 20 co-accusés, a déclaré à l’AFP le porte-parole Faustin Nkusi.

Rusesabagina, 67 ans, et ses coaccusés ont été reconnus coupables et condamnés le 20 septembre à l’issue d’un procès que les groupes de défense des droits de l’homme et ses partisans avaient qualifié de simulacre.

Il n’était pas clair si les procureurs faisaient appel de la peine elle-même ou de la décision plus large.

Mais le procureur en chef Aimable Havugiyaremye avait déclaré aux journalistes à l’époque que l’accusation n’était « pas satisfaite du verdict car tous les accusés ont écopé de peines inférieures à ce que les procureurs avaient prescrit ».

Les procureurs avaient requis une peine de prison à vie pour Rusesabagina, l’ancien directeur d’hôtel de Kigali qui était accusé d’avoir soutenu un groupe rebelle accusé d’une série d’attaques au Rwanda en 2018 et 2019.

Rusesabagina a été crédité d’avoir sauvé plus de 1 200 vies lors du génocide de 1994 dans le pays, et ses actions ont inspiré le film hollywoodien « Hotel Rwanda ».

Il a ensuite utilisé sa notoriété pour dénoncer le chef rebelle devenu président Kagame en tant que dictateur, et a quitté le Rwanda en 1996, vivant en Belgique puis aux États-Unis.

Il est derrière les barreaux depuis son arrestation en août 2020, lorsqu’un avion qu’il croyait à destination du Burundi a atterri à la place à Kigali.

Sa famille affirme que Rusesabagina a été kidnappé et a rejeté les neuf charges retenues contre lui comme une revanche par un gouvernement vengeur pour ses opinions franches contre Kagame.

« Déjà une condamnation à perpétuité »

Ni lui ni ses avocats n’étaient au tribunal pour le verdict de septembre, qui a vu ses coaccusés écoper de peines allant de trois à 20 ans.

Les États-Unis et la Belgique se sont tous deux déclarés préoccupés par le fait que Rusesabagina s’était vu refuser un procès équitable.

« Vingt-cinq ans, c’est déjà une condamnation à perpétuité », a déclaré à l’AFP sa fille Carine Kanimba après l’annonce du parquet.

« En faisant appel et en demandant plus, l’accusation ne fait que révéler à quel point ce procès est et a toujours été politique. »

La cour d’appel décidera à une date ultérieure de la date d’audition de l’affaire, a indiqué à l’AFP un responsable du tribunal.

Le gouvernement de Kagame a accusé Rusesabagina d’appartenir au Front de libération nationale (FLN), un groupe rebelle accusé d’attaques à l’arme à feu, à la grenade et d’incendies criminels en 2018 et 2019 qui ont fait neuf morts.

Il a nié toute implication dans les attaques, mais était l’un des fondateurs du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), un groupe d’opposition dont le FLN est considéré comme la branche armée.

Kagame avait rejeté les critiques de l’affaire, affirmant que Rusesabagina avait été mis sur le banc des accusés non pas à cause de sa renommée mais à cause des vies perdues « à cause de ses actions ».

Kagame règne à la tête d’un gouvernement dominé par les Tutsis depuis que ses forces ont mis fin aux massacres qui ont coûté la vie à plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsis.

Mais il a souvent été critiqué pour des violations des droits et une répression de la liberté d’expression, des critiques et de l’opposition.

La semaine dernière, la police a annoncé l’arrestation de plusieurs personnes, dont des membres de partis d’opposition et le propriétaire d’une chaîne YouTube populaire pour « diffusion de rumeurs » visant à saper le gouvernement.

« La dernière répression du gouvernement rwandais montre qu’il n’est pas disposé à tolérer les débats et les critiques », a déclaré Lewis Mudge, directeur de l’Afrique centrale à Human Rights Watch, dans un communiqué, appelant les partenaires internationaux du Rwanda à faire pression pour la libération des personnes détenues.

« Ces arrestations manifestement arbitraires et motivées par des considérations politiques visent à décourager davantage les gens de dénoncer la politique ou les abus du gouvernement. »

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