Les chefs de l’armée de l’air d’Asie du Sud-Est, y compris les Philippines, snoberont la réunion avec le Myanmar
(De gauche à droite) Le président philippin Ferdinand Marcos Jr., le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong, le secrétaire permanent du ministère thaïlandais des Affaires étrangères Sarun Charoensuwan, le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh, le Premier ministre australien Anthony Albanese, le président indonésien Joko Widodo, Laos ‘ Le Premier ministre Sonexay Siphandone, le Premier ministre du Brunei Hassanal Bolkiah, le Premier ministre du Cambodge Hun Manet, le Premier ministre de la Malaisie Anwar Ibrahim et le Premier ministre du Timor oriental Xanana Gusmao posent pour une photo de groupe avant le sommet ASEAN-Australie, organisé dans le cadre de la 43e Association des Sommet des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Jakarta le 7 septembre 2023.
BANGKOK, Thaïlande — La conférence annuelle des chefs de l’air de l’ASEAN rassemble les principaux dirigeants de l’armée de l’air du bloc de 10 pays pour discuter de la coopération en matière de défense, de lutte contre l’extrémisme et de secours en cas de catastrophe.
Le Myanmar, président actuel, devrait accueillir la réunion la semaine prochaine, mais au moins trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont déclaré à l’AFP qu’ils n’enverraient pas leurs hauts responsables.
La junte a été accusée de crimes de guerre en raison des frappes aériennes menées par ses avions – pour la plupart de construction chinoise et russe – en soutien aux troupes terrestres combattant les opposants à son coup d’État de 2021.
Son chef de l’armée de l’air, Htun Aung, qui présidera la conférence, a été sanctionné par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Les chefs des forces aériennes des Philippines, de la Malaisie et de l’Indonésie ne participeront pas à la réunion, ont indiqué des responsables à l’AFP.
Le chef de l’armée de l’air malaisienne ne sera pas présent, a indiqué un porte-parole, tandis que le commandant philippin enverra un message vidéo à son homologue plutôt que de s’y rendre en personne.
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Le chef de l’armée de l’air indonésienne « ne sera pas présent et n’enverra personne pour le représenter », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée de l’air, Agung Sasongkojati, sans donner de raison.
Lors d’un sommet cette semaine, l’ASEAN a accusé la junte de cibler les civils dans le conflit acharné déclenché par son coup d’État et d’ignorer un plan de paix convenu avec le bloc pour mettre fin à la violence.
Le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi, a déclaré qu’il n’y avait eu « aucun progrès significatif » dans le plan en cinq points convenu avec la junte il y a plus de deux ans.
La junte a qualifié cette évaluation de « partiale ».
L’ASEAN a interdit aux responsables de la junte de participer à des réunions de haut niveau en raison de leur refus de s’engager dans le projet et de leurs opposants.
Le commandant de l’armée de l’air cambodgienne Soeng Samnang a refusé de dire s’il participerait ou non, et le ministère de la Défense n’a pas pu être contacté pour commenter.
Les forces aériennes de Singapour, de Brunei et du Vietnam n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.
Mais le chef de l’armée de l’air thaïlandaise se rendra au Myanmar voisin, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de la Défense.
Alors que l’ASEAN a interrompu ses réunions de haut niveau avec les généraux du Myanmar, la Thaïlande a mené ses propres négociations bilatérales avec la junte et la dirigeante démocratique destituée Aung San Suu Kyi ces derniers mois, divisant davantage le bloc.
Le groupe d’activistes Justice for Myanmar a déclaré dans un communiqué que la tenue d’une réunion de l’armée de l’air par l’ASEAN « porterait atteinte à ses propres engagements à résoudre la crise au Myanmar ».
Réclamations pour crimes de guerre
Amnesty International a déclaré l’année dernière que la junte utilisait probablement les frappes aériennes comme « punition collective » contre les civils soutenant les combattants anti-coup d’État, et en mars, les Nations Unies ont déclaré que l’armée avait mené plus de 300 frappes aériennes au cours de l’année écoulée.
En mars également, la junte a organisé un défilé pour marquer la Journée des forces armées, avec des survols d’avions Yak et Sukoi Su-30 de fabrication russe.
L’armée a bombardé en avril un rassemblement dans la région nord de Sagaing qui, selon les médias et la population locale, a tué environ 170 personnes, déclenchant une nouvelle condamnation mondiale de la junte isolée.
Human Rights Watch a déclaré avoir des preuves que l’armée avait utilisé une « bombe à vide » thermobarique lors de l’attaque, affirmant que cela équivalait probablement à un crime de guerre.
Des frappes aériennes contre un concert organisé par un important groupe ethnique rebelle dans le nord de l’État de Kachin ont tué une cinquantaine de personnes en octobre dernier.
La junte a déclaré que les informations selon lesquelles des civils figuraient parmi les morts étaient des « rumeurs ».
L’AFP a contacté un porte-parole de la junte birmane pour obtenir ses commentaires.