Il a été démontré que le dupilumab améliore la fonction pulmonaire chez les jeunes patients asthmatiques


Theresa W. Guilbert, MD, MS

Crédit : cincinnatichildrens.org

Le dupilumab pourrait contribuer à réduire considérablement les taux annualisés d’exacerbations graves de l’asthme et à améliorer le fonctionnement pulmonaire chez les enfants, selon de nouvelles données présentées lors du congrès international 2023 de la Société européenne de respiration (ERS) à Milan.1

Les chercheurs de cette nouvelle étude ont noté que les patients plus jeunes connus pour avoir des cas persistants d’asthme sont souvent confrontés aux difficultés d’une fonction pulmonaire diminuée, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur qualité de vie et augmenter leur risque d’exacerbations de l’asthme.

L’essai clinique de phase 3 LIBERTY ASTHMA VOYAGE a été mené dans le but d’étudier les effets du médicament expérimental dupilumab et de découvrir s’il constituerait une option prometteuse pour ces patients.

Le dupilumab, un anticorps monoclonal entièrement humain, est connu pour inhiber l’interleukine-4 (IL-4) et l’interleukine-13 (IL-13). Son utilisation a également été récemment testée chez les personnes atteintes de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et d’inflammation de type 2 (T2).2

Les principaux objectifs de l’étude LIBERTY ASTHMA VOYAGE étaient d’examiner dans quelle mesure la fonction pulmonaire finirait par réagir à la fois à 12 semaines (« Semaine 12 ») et à 52 semaines (« Semaine 52 ») dans le cadre de l’étude VOYAGE.

La recherche de l’équipe a impliqué un ensemble d’enfants âgés de 6 à 11 ans qui souffraient d’asthme de type 2 incontrôlé, modéré à sévère. Les critères d’inclusion de l’étude ont été définis grâce à l’utilisation de mesures de biomarqueurs spécifiques : éosinophiles sanguins de base (BL) ≥ 150 cellules/μL ou taux fractionnaires d’oxyde nitrique expiré ≥ 20 ppb.

Pour l’enquête de l’équipe de recherche, les participants ont été répartis au hasard dans des groupes pour recevoir du dupilumab à des doses de 100 mg ou de 200 mg, et les doses ont été déterminées en fonction du poids corporel des participants et administrées toutes les 2 semaines. Alternativement, l’autre groupe recevrait un placebo au volume correspondant pendant la totalité de la période d’étude de 52 semaines.

Les résultats des enquêteurs étaient exceptionnellement prometteurs, car ils ont montré une amélioration majeure de la fonction pulmonaire après le début du traitement par dupilumab, par opposition à ceux du groupe placebo.

À 12 semaines, l’équipe a noté une augmentation statistiquement significative de la variation de la moyenne des moindres carrés (LSM) par rapport au point de départ en % du VEMS pré-BD prédit (ppFEV1) de 5,20 (IC à 95 % : 2,14–8,26 ; P.= 0,0009), ce qui était en faveur du dupilumab.

Les enquêteurs ont montré que la tendance positive notable s’était poursuivie après 52 semaines, moment auquel une différence LSM encore plus substantielle de 7,79 (IC à 95 % : 4,36–11,22 ; P.<0,0001) a été rapporté par les enquêteurs entre les bras dupilumab et placebo de l'étude.

Les enquêteurs ont également examiné la proportion de participants à l’étude qui ont pu constater une amélioration substantielle du ppFEV1, définie comme une augmentation d’au moins 10 %, à 12 et 52 semaines. Le médicament a également montré son efficacité à cet égard.

Au bout de 12 semaines, 44,9 % des patients recevant dupilumab ont atteint ce niveau d’amélioration, contre 31,6 % dans le groupe placebo (P.=0,0173). À 52 semaines, ils ont constaté que l’écart s’était encore creusé, avec 47,5 % des personnes traitées par dupilumab répondant aux critères d’amélioration ≥ 10 % du VEMS pp, contre seulement 28,1 % dans le groupe placebo (P.=0,0006).

En outre, l’étude a exploré le taux annualisé d’exacerbations sévères chez les patients ayant atteint le seuil d’amélioration ppFEV1 ≥ 10 %. Ils ont constaté que les résultats étaient convaincants, indiquant une réduction majeure du taux de participants dans le groupe dupilumab par rapport au placebo : 0,304 contre 0,744 (P.=0,0103), respectivement.

Dans l’ensemble, les résultats rapportés par l’équipe dans l’essai VOYAGE ont indiqué le fort potentiel du dupilumab pour l’amélioration de la fonction pulmonaire chez les enfants confrontés à un asthme de type 2 non contrôlé.

  1. Theresa W. Guilbert, MD, MS, et al. Le dupilumab s’avère prometteur dans l’amélioration de la fonction pulmonaire chez les enfants asthmatiques. Article présenté au : Congrès international 2023 de la Société européenne de respiration (ERS) ; 9 – 13 septembre. Milan, Italie. Consulté le 15 septembre 2023.
  2. Surya P Bhatt, MD, et coll. Efficacité et innocuité du dupilumab pour la BPCO avec inflammation de type 2 indiquée par des éosinophiles élevés. Article présenté au : Congrès international 2023 de la Société européenne de respiration (ERS) ; 9 – 13 septembre. Milan, Italie. Consulté le 14 septembre 2023.

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