Décision de sous-marin nucléaire courageuse mais est-ce trop tard ?


Pour un pays plus proche de la mer de Chine méridionale comme Singapour ou la Malaisie, disposer d’un sous-marin conventionnel, qui utilise des générateurs diesel pour alimenter des batteries électriques, pourrait convenir. Mais les sous-marins australiens doivent parcourir une distance beaucoup plus grande – et donc utiliser beaucoup plus de carburant – pour se rendre à la voie navigable contestée.

Une fois en mer de Chine méridionale, un sous-marin conventionnel doit parfois remonter près de la surface pour qu’un « tuba » recharge ses batteries, le laissant vulnérable. Un sous-marin nucléaire peut rester sous l’eau pendant des jours.

S’il est détecté, un sous-marin conventionnel peut être capable de parcourir jusqu’à 35 km/h pour s’échapper, tandis qu’un sous-marin nucléaire peut atteindre 60 km/h et rester à sa vitesse maximale plus longtemps.

Et en termes d’essayer de couler un navire de surface dans un conflit potentiel, un navire de guerre conventionnel peut distancer un sous-marin conventionnel ; il ne peut pas distancer un sous-marin à propulsion nucléaire.

Enfin, il y a des raisons pour lesquelles la technologie américaine est la seule voie pour l’Australie d’acquérir un sous-marin à propulsion nucléaire.

D’autres sous-marins à propulsion nucléaire, comme les Français, exigent que leurs réacteurs soient ravitaillés tous les dix ans. Les sous-marins américains et britanniques n’ont jamais besoin d’être ravitaillés, ce qui signifie que l’Australie n’a pas à développer une industrie nucléaire nationale pour entretenir ces sous-marins.

Mais il y a aussi des inconvénients potentiels à cette décision.

Premièrement, le passage au nucléaire coûtera considérablement plus que les 90 milliards de dollars estimés pour les 12 sous-marins de classe d’attaque.

Deuxièmement, nous avons déjà dépensé 2,4 milliards de dollars pour le travail effectué par Naval Group et nous devrons potentiellement payer des centaines de millions de plus en compensation pour l’annulation de l’accord. Nous avons porté atteinte à notre crédibilité auprès de la France, première puissance européenne de l’Indo-Pacifique.

Troisièmement, le premier sous-marin à propulsion nucléaire ne sera opérationnel qu’en 2036 au plus tôt – deux ans plus tard que le premier sous-marin de construction française devait être mis à l’eau – et pourrait arriver jusqu’en 2040.

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Il n’y a pas de place pour l’erreur. Le premier sous-marin de classe Collins, après avoir subi une prolongation de durée de vie, sera hors service en 2038. S’il y a des dérapages dans le calendrier des sous-marins à propulsion nucléaire, nous aurons un sérieux déficit de capacités.

C’est là que les autres éléments du pacte AUKUS – missiles hypersoniques à longue portée, capacités sous-marines sans pilote et plus de déploiements de troupes sous terre – doivent passer à la vitesse supérieure.

La décision de passer au nucléaire est courageuse, et probablement la bonne.

Espérons qu’il n’a pas été fait trop tard.

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