De partenaire américain à paria et retour : le voyage du prince saoudien Salman


De partenaire américain à paria et retour : le voyage du prince saoudien Salman

Le journaliste Jamal Kashoggi a été assassiné à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul, en Turquie.

Paris:

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, autrefois salué comme un réformateur, est devenu un paria mondial en 2018 après le meurtre horrible du journaliste dissident Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul.

Quatre ans plus tard, il est en cours de réhabilitation, la Grèce et la France l’accueillant cette semaine lors de sa première visite en Occident depuis l’affaire Khashoggi, moins de deux semaines après avoir reçu une visite de réconciliation – et un coup de poing – du président américain Joe Biden. .

Voici un aperçu des événements clés depuis qu’il est devenu le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite.

Prince héritier à 31 ans

Le 21 juin 2017, le roi Salman nomme son fils Mohammed, alors âgé de 31 ans, prince héritier, couronnant l’ascension fulgurante de l’ambitieux ministre de la Défense.

Cela survient au milieu d’une retombée majeure avec le Qatar, que Riyad accuse de soutenir le terrorisme et d’être trop proche de l’Iran, le grand rival de l’Arabie saoudite.

purge royale

En novembre 2017, environ 380 membres de la famille royale, hauts fonctionnaires et magnats des affaires sont arrêtés dans le cadre d’une purge dramatique présentée comme une campagne anti-corruption.

Beaucoup sont détenus pendant des semaines à l’hôtel Riyad Ritz-Carlton. La plupart sont libérés après avoir convenu d’importants règlements financiers.

Les femmes autorisées à conduire

En septembre 2017, la monarchie met fin à la seule interdiction au monde imposée aux conductrices en annonçant qu’elles pourront prendre le volant à partir de juin 2018.

Les cinémas sont également rouverts, des concerts de musique sont organisés avec un public mixte autorisé et les femmes sont autorisées dans les stades sportifs.

L’enthousiasme suscité par les annonces est quelque peu refroidi par la répression des militantes qui avaient milité pour le droit de conduire.

Crise au Liban

En novembre 2017, le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce dans une allocution télévisée depuis Riyad qu’il démissionne, invoquant « l’emprise » de l’Iran sur son pays.

L’Arabie saoudite est accusée de lui avoir forcé la main pour tenter d’affaiblir le mouvement Hezbollah soutenu par l’Iran qui partage le pouvoir au Liban.

Après l’intervention de la France, Hariri retourne au Liban et annule sa démission.

Guerre du Yémen

Riyad entre en guerre au Yémen en 2015 à la tête d’une coalition arabe soutenant le gouvernement internationalement reconnu contre les rebelles houthis soutenus par l’Iran.

La campagne de bombardements menée par l’Arabie saoudite intensifie le conflit, le transformant en une guerre par procuration entre Riyad et Téhéran, qui produit la pire crise humanitaire au monde.

Déjeuner avec la reine

En mars 2018, le prince entame sa première tournée à l’étranger en tant qu’héritier, visitant l’Égypte et la Grande-Bretagne, où il déjeune avec la reine Elizabeth II.

Le prince Mohammed passe ensuite plus de deux semaines aux États-Unis, rencontrant le président Donald Trump et visitant des leaders technologiques dans la Silicon Valley. Il se rend également en France et en Espagne.

Meurtre de Khashoggi

Le 2 octobre 2018, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi est assassiné et démembré à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, déclenchant un tollé mondial.

Le prince Mohammed nie avoir ordonné le meurtre. Le gouvernement blâme les responsables de la sécurité voyous.

Un tribunal saoudien condamne cinq personnes à mort pour le meurtre, mais elles sont ensuite condamnées à des peines de prison à la place.

L’affaire transforme le prince héritier en un paria en Occident, un rapporteur de l’ONU et la CIA le liant tous deux au meurtre.

Négociations avec l’Iran

En avril 2021, le prince Mohammed provoque la surprise en déclarant vouloir entretenir de « bonnes relations » avec l’Iran. Au cours de l’année suivante, les deux ennemis jurés mènent cinq séries de pourparlers en Irak, laissant supposer qu’ils pourraient reprendre leurs relations diplomatiques.

Trêve au Yémen

Les rebelles houthis du Yémen et la coalition dirigée par l’Arabie saoudite conviennent d’une trêve de deux mois en avril 2022, qu’ils renouvellent en juin.

Alors que Riyad cherche un moyen de sortir de la guerre, le président yéménite soutenu par l’Arabie saoudite, Abedrabbo Mansour Hadi, annonce qu’il cède le pouvoir à un nouveau conseil qui conduira des pourparlers de paix avec les Houthis.

Plus de paria

Le 15 juillet, le président américain Joe Biden se rend en Arabie saoudite dans le cadre d’une mission visant à accroître l’approvisionnement mondial en pétrole. Il salue le prince héritier d’un coup de poing, scellant le retour du dirigeant saoudien dans le giron international.

L’image suscite de vives critiques de la part des groupes de défense des droits, la fiancée endeuillée de Khashoggi accusant Biden d’avoir du sang sur les mains.

Mercredi, le prince Mohammed est arrivé à Paris en provenance de Grèce lors de son premier voyage en Europe depuis la mort de Khashoggi. Il rencontrera jeudi le président Emmanuel Macron.

(À l’exception du titre, cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est publiée à partir d’un flux syndiqué.)

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