Commentaire : La Thaïlande risque de devenir trop dépendante de la Chine, son « grand frère »


LE SANG EST PLUS ÉPAIS QUE L’EAU?

La Chine et la Thaïlande entretiennent depuis longtemps des relations économiques étroites, leurs relations diplomatiques remontant à juillet 1975.

Lors du récent voyage de M. Srettha en Chine, la Thaïlande a signé une série d’accords bilatéraux couvrant divers secteurs, notamment les infrastructures, le commerce et les échanges culturels.

L’un des principaux résultats de la visite a été l’accent mis sur les initiatives vertes et les projets ferroviaires à grande vitesse.

L’engagement de la Thaïlande en faveur de la conservation de l’environnement est évident et le pays recherche des investissements chinois pour atteindre ces objectifs. L’expérience de la Chine en matière de développement ferroviaire à grande vitesse en fait un partenaire précieux pour les projets ferroviaires ambitieux de la Thaïlande.

Les aspects positifs de cette relation étroite avec la Chine sont évidents. Les investissements chinois dans les initiatives vertes de la Thaïlande peuvent accélérer considérablement la transition du pays vers une économie plus durable et plus respectueuse de l’environnement, en réduisant les émissions de carbone et en préservant la beauté et les ressources naturelles de la Thaïlande.

En outre, le soutien aux projets ferroviaires à grande vitesse est crucial pour améliorer les infrastructures, la connectivité et le réseau de transport de la Thaïlande. Des systèmes ferroviaires efficaces peuvent stimuler le développement économique, améliorer la logistique et stimuler le commerce national et international.

Si la Chine et la Thaïlande peuvent ressembler à des frères dans le contexte de la diplomatie internationale, les frères et sœurs peuvent parfois entretenir des relations complexes. Le partenariat renforcé avec la Chine n’est pas sans défis.

M. Srettha a clairement indiqué que l’économie thaïlandaise avait besoin d’un coup de pouce significatif pour accroître la croissance, réduire la dette des ménages et améliorer les moyens de subsistance. L’économie n’a crû que de 1,8 pour cent au deuxième trimestre par rapport à l’année précédente, tandis que la dette des ménages a atteint 90,6 pour cent du produit intérieur brut.

L’économie chinoise est également sous pression, avec une série de défis liés à une crise immobilière, un chômage élevé chez les jeunes et des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Son propre ralentissement économique pourrait entraver sa capacité à investir aussi vigoureusement que prévu. La Chine étant l’un des principaux partenaires commerciaux et d’investissement de la Thaïlande, sa santé économique affecte directement la Thaïlande. Un ralentissement en Chine pourrait avoir des effets négatifs sur l’économie thaïlandaise, entraînant une réduction des exportations et potentiellement un impact sur les moyens de subsistance de la population thaïlandaise.

En outre, un alignement plus étroit de la Thaïlande avec la Chine pourrait susciter des inquiétudes aux États-Unis, un allié et partenaire commercial clé. Les États-Unis souhaitent maintenir leur influence dans la région et les liens croissants entre la Thaïlande et la Chine pourraient être considérés avec suspicion. Gérer cela peut s’avérer particulièrement difficile dans le contexte de concurrence stratégique dans les relations entre les États-Unis et la Chine.

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