« Aventures à venir » de Lorenzo Mattotti | Le new yorker


« Rien derrière moi, tout devant moi, comme c’est toujours le cas sur la route », a écrit un jour Jack Kerouac, le saint patron des voyages en voiture. Dans le numéro de fiction du magazine, les écrivains Uwem Akpan, Joy Williams, Akhil Sharma et Yiyun Li racontent des histoires de voyages effectués – des tentatives de dépasser, ne serait-ce qu’un instant, les réalités souvent douces-amères de la vie. Nous avons parlé à l’artiste de couverture du numéro, Lorenzo Mattotti, de l’inspiration qu’il a puisée à Kerouac et de ses propres aspirations à l’aventure, au bonheur et à la liberté.

Quelle a été votre inspiration pour cette image ?

Je voulais capturer le pouvoir que vous obtenez d’improviser un voyage – cela peut être en voiture ou à vélo, seul ou avec des amis, tant que vous ouvrez vos poumons et votre esprit et que vous ne vous souciez pas d’une destination. J’ai pensé au livre classique de Jack Kerouac « Sur la route» et a esquissé une longue route dans un paysage visionnaire. Pour attraper l’extase de la liberté, j’ai dessiné la voiture un peu comme un vaisseau spatial, et j’ai fait de la route une cascade de couleurs joyeuses.

Vous êtes en road trip en ce moment. Avez-vous éprouvé l’un de ces plaisirs?

Eh bien, aujourd’hui, j’ai surtout connu le trafic, d’autant plus que je suis arrivé en Italie depuis la France : tout le monde est sur la route pour ses vacances et il y a des voitures et des camions partout. Mais, en quittant Paris à cinq heures du matin, j’avais la route pour moi tout seul. Quand l’aube est venue et que la lumière a commencé à se répandre, c’était magique – et, oui, j’avais cette sensation de me diriger vers un endroit inconnu et d’être prêt à me perdre.

Y a-t-il des paysages que vous trouvez plus propices que d’autres pour évoquer ce genre de sensation ?

Absolument. Je l’ai ressenti lorsque j’ai voyagé aux États-Unis, de la Californie au Grand Canyon et au sud-ouest. Mais l’environnement le plus ouvert que j’ai personnellement connu est la Patagonie, où l’on peut passer des heures et des heures sans voir personne. C’était absolument magique.

Vous avez grandi en Italie. Y a-t-il eu beaucoup de road trips dans votre jeunesse ?

Bien sûr, mes amis et moi avons beaucoup voyagé. Je me souviens avec émotion d’un voyage que j’ai fait avec mon ami Fabrice quand j’avais seize ans ; il avait alors dix-huit ans et savait conduire. Nous avons emballé la voiture avec une guitare et avons chanté notre chemin à travers chaque partie de la Toscane. Nous avons adoré découvrir la liberté de se perdre. Chaque château, église ou petit village était une nouvelle découverte. Ce fut une aventure modeste, mais grandiose. Nous étions jeunes, et à cet âge même les petites aventures semblaient très importantes.

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